Le blackjack moderne a véritablement conquis le cœur du public au cours du XX^e siècle, période durant laquelle les techniques statistiques ont commencé à émerger, obligeant les casinos à adapter les règles afin de maintenir leur avantage sur les joueurs.

Au cours d'une partie de blackjack, chaque participant affronte individuellement le croupier, avec pour objectif de surpasser la valeur de 21 sans la dépasser. Lorsque le score d'un joueur excède ce seuil fatal, on dit qu'il « brûle », entraînant la perte de sa mise initiale. Les valeurs des cartes sont les suivantes :

• de 2 à 9 : valeur nominale de la carte ;
• de 10 au roi (surnommées « bûche ») : 10 points ;
• as : 1 ou 11 points, selon le choix du joueur.

Un blackjack se produit lorsque le joueur reçoit dès le départ un as et une bûche. Si le score atteint 21 points avec plus de deux cartes, cela ne compte pas comme un blackjack, mais simplement comme 21 points.

Les mises sont toujours établies par le casino. La mise minimale représente le montant que chaque joueur doit parier, tandis que la mise maximale fixe la limite supérieure des paris lors de chaque partie.

Certains casinos permettent aux joueurs d'explorer des mises alternatives, souvent appelées side bets en anglais. Il en existe une multitude, mais les plus populaires incluent :

• Perfect Pair (« Paires parfaites ») : Si les deux premières cartes du joueur forment une paire, celui-ci remporte la mise ;
• 21 + 3 : Le joueur gagne si ses deux cartes et la carte visible du croupier forment une main de poker (une suite, un brelan, une couleur, etc.) ;
• Hot 3 (« 3 chaud ») : Cette mise est gagnante si la somme des deux cartes du joueur et de la carte visible du croupier est entre 19 et 21, ou si le joueur obtient un brelan de 7 ;
• Bust it : Gagne si le croupier dépasse 21 points.

Les mises alternatives sont complètement indépendantes du jeu principal et sont souvent facultatives. Ainsi, un joueur peut l'emporter sur ces paris supplémentaires même en cas de perte au jeu principal.

En France, les mises secondaires sont règlementées par l'arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos^[5], et cela se traduit par des différences notables par rapport à celles présentées dans le tableau ci-dessus.

Au début de chaque partie, le croupier distribue une carte face visible à chaque joueur ainsi qu'une carte face visible pour lui-même. Ensuite, il tire pour chaque joueur une seconde carte face visible, tout en gardant une seconde carte cachée pour lui. Cette distribution initiale permet à chaque joueur de commencer la partie avec deux cartes visibles, ce qui ajoute à la tension et à la stratégie du jeu.

Une fois les cartes initiales distribuées, le croupier s'adresse au premier joueur à sa gauche pour lui demander quelle action il souhaite entreprendre. Les options disponibles varient selon la situation :

Pour un joueur qui a un blackjack, aucun choix n'est nécessaire, il attend simplement l'annonce des résultats.

Pour les autres, plusieurs options se présentent :

• Demander une ou plusieurs cartes supplémentaires pour se rapprocher de 21, sans dépasser ce score. Dans ce cas, le joueur annonce « Carte ! » ou tapote sur la table (en anglais, on dit que le joueur « Hit », c'est-à-dire qu'il tire) ;
• Opter pour « rester » (en anglais, on dit que le joueur « Stand »), conservant ainsi ses cartes. Pour indiquer cette intention, le joueur survole ses cartes avec sa main ou annonce « je reste » ou « je m'arrête » ;
• Doubler la mise (en anglais : « Double down »), ce qui implique de recevoir une seule carte supplémentaire après cela. Le joueur double alors sa mise et reçoit une troisième carte finale.
• Abandonner (en anglais : « Surrender »), perdant alors la moitié de sa mise. Cependant, cette option n'est pas toujours acceptée par tous les casinos.

De plus, plusieurs actions spécifiques peuvent être entreprises selon les cartes en main :

Si le joueur possède deux cartes de même valeur, il a la possibilité de « spliter », ce qui consiste à séparer ses deux cartes pour jouer avec deux mains distinctes, en ajoutant une mise supplémentaire équivalente à celle qu'il a mise au départ. Après cette séparation, le croupier tire une carte pour chaque main, permettant au joueur d'agir sur chacune comme s'il jouait une main unique. Certains casinos autorisent même une troisième séparation si le joueur obtient à nouveau une paire.

Si la première carte du croupier est un As, le joueur peut s'assurer contre un éventuel blackjack que le croupier pourrait avoir. Pour ce faire, il paie la moitié de sa mise initiale.

• Si le croupier obtient un blackjack, il remporte le double de son assurance, mais la mise initiale est perdue, sauf si le joueur a également un blackjack, auquel cas, il récupère sa mise ;
• Si le croupier ne fait pas blackjack, le joueur perd son assurance et le jeu se poursuit normalement.

Une règle spécifique s'applique à la séparation de deux As : le joueur ne peut recevoir qu'une seule carte pour chaque main et ne peut pas effectuer une nouvelle séparation s'il reçoit un troisième As^[6]. Toutefois, cette règle peut varier selon les politiques des casinos.

Lorsque les joueurs ont terminé leurs actions, il est enfin temps pour le croupier de jouer selon une règle universelle : « la banque tire à 16, reste à 17 ». Cela signifie que le croupier continuera à tirer des cartes jusqu'à atteindre une valeur de 17 points ou plus.

Dans les situations où le croupier fait face à un « 17 soft », c'est-à-dire un as et un six (valant soit 7 points soit 17), la règle la plus adoptée stipule que le croupier s'arrête à 17. Cependant, certains établissements privilégient la règle du « hit on soft 17 », ce qui donne un léger avantage au casino. Pour un « 18 soft » ou plus, le croupier s'arrête systématiquement.

Une fois que le croupier a effectué son tirage, il annonce les résultats pour chaque joueur.

Les joueurs qui ont dépassé 21 points perdent automatiquement leur mise.

Les joueurs qui ont réussi à obtenir un blackjack gagnent selon un ratio de 3 pour 2 ; néanmoins, si le croupier a également un blackjack, il y a égalité, et les joueurs récupèrent simplement leur mise.

Pour les joueurs ayant 21 points (sans blackjack) ou moins, le résultat se base sur la comparaison avec le total du croupier :

• Si le croupier dépasse 21 points, tous les joueurs restants dans la partie (qui n'ont pas dépassé 21 points) remporteront une fois leur mise.
• Si le croupier atteint 21 points (sans blackjack) ou moins :
• Les joueurs ayant un score inférieur à celui du croupier perdront leur mise ;
• Les joueurs ayant exactement le même score que le croupier récupéreront leur mise, ce qui est désigné par le terme « push » ;
• Les joueurs avec plus de points que le croupier gagneront une fois leur mise.

L'avantage dans ce jeu attire les joueurs, même si les probabilités de gain dépendent grandement des décisions prises durant la partie. La probabilité d'obtenir un blackjack naturel dès le début s'élève à 4,7 %, tandis que celle de réaliser 21 points en 3 cartes est de 7,36 %.

En moyenne, un croupier qui joue selon les règles classiques obtient une valeur de main d'environ 18,84. Le tableau de probabilité pour le croupier est le suivant :

Des termes spécifiques se rapportent à l'activité du croupier :

• The dispensary hand : Correspond à la main du croupier qui prend les cartes dans le sabot pour les distribuer.
• The delivery hand : Fait référence à la main du croupier qui réceptionne les cartes pour les exposer face aux joueurs.
• The 7 player challenge : Mesure le temps que met le croupier pour distribuer les cartes lorsqu'il y a sept joueurs autour de la table.
• The full deck marathon challenge : Évalue le temps nécessaire à un croupier pour vider tout le sabot, tout en distribuant les cartes de manière convenable.