
Classement des casinos en France
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Le gouvernement a renoncé, pour l'instant, à imposer à la hussarde la légalisation des casinos en ligne en France, devant les protestations unanimes, et a annoncé hier qu'il lançait une « consultation » sur ce sujet. Explications. Cette décision fait suite à une avalanche de critiques provenant non seulement des opérateurs de casinos traditionnels, mais aussi d'associations s'inquiétant des implications sociales et sanitaires associées aux jeux d’argent.
Une méthode curieuse : consultation après coup
Curieuse méthode : plutôt que de consulter d’abord et légiférer ensuite, le gouvernement avait décidé de commencer par proposer une modification législative... qu’il s’est empressé de retirer devant le tollé général, ayant « entendu les craintes du secteur », avant d’annoncer hier une « concertation » avec les acteurs concernés, remettant les choses dans l’ordre. Cette approche laisse supposer une certaine précipitation, sinon un manque de préparation dans la gestion d’un sujet aussi délicat.
Tentative de passage en force
Pour comprendre cet imbroglio, il faut revenir quelques jours en arrière. Le samedi 19 octobre, le gouvernement déposait un amendement surprise au projet de loi de finances, instituant rien moins que la légalisation des casinos en ligne, accompagnée d'un nouveau « prélèvement » sur le produit des jeux de ceux-ci. Dans l’exposé des motifs de cet amendement, le gouvernement prenait soin d’expliquer qu’il s’agissait avant tout d’un motif de santé publique et surtout pas d’une occasion d’augmenter les recettes de l’État.
Constatant que le « marché illégal des jeux en ligne » explose (il a été « multiplié par 8 en 6 ans »), le gouvernement estime que la situation doit changer. Selon lui, les « sites illégaux de casinos en ligne (…) ciblent les joueurs français », qui jouent « en dehors de tout cadre légal et de tout programme de protection destiné à prévenir les risques d’addiction ». La légalisation « régulée » des casinos en ligne permettrait donc « d’assécher le marché illégal ». Ironiquement, on peut constater que le gouvernement utilise ici exactement les mêmes arguments que ceux qui plaident, par exemple, pour la légalisation du cannabis. Une assimilation discutable qui souligne les enjeux et tensions autour de la régulation des jeux d’argent.
Avalanche de réactions
Les réactions n’ont pas tardé à fuser de toute part. Les patrons de casinos, regroupés dans l’Organisation des casinos de France, ont dénoncé « un choix totalement irréfléchi, sans aucune concertation avec les parties prenantes », menaçant l’existence d’un tiers des casinos physiques. Une fois n’est pas coutume, la CGT leur a emboîté le pas en redoutant « une catastrophe sociale sans précédent pour des milliers de salariés et leurs familles ».
L’initiative gouvernementale n’a pas eu plus de succès du côté des professionnels de la lutte contre l’addiction. L’association Fédération Addiction a dit « sa surprise face au dépôt sans concertation (de cet amendement), qu’elle juge irresponsable et contraire aux priorités de santé publique ». La fédération rappelait que « les casinos en ligne cumulent tous les facteurs de risque d’addiction (fréquence élevée des mises, rapidité du résultat, prises de risque solitaires, continues et rapides…) », et appelait à « l’ouverture d’une discussion transparente sur la régulation des jeux d’argent ». Face à cette levée de boucliers, le gouvernement a choisi de reculer, une décision qui ne manque pas de souligner l'importance d'une approche consensuelle pour des sujets sensibles.
Les maires réagissent avec force
Enfin, les maires ont réagi, par le biais d’une tribune signée par 130 d’entre eux, dont David Lisnard, président de l’AMF, Philippe Sueur, président de l’Association nationale des élus des territoires touristiques, Yannick Moreau, président de l’Association nationale des élus du littoral et Jean-Pierre Vigier, président de l’Association nationale des élus de la montagne. « N'ouvrez pas la boîte de Pandore des casinos en ligne ! », ont lancé ces maires au Premier ministre.
Rappelant la volonté de celui-ci de faire de la santé mentale la « grande cause » de l’année 2025, les maires signataires demandaient « comment concilier cet engagement avec la volonté de légaliser les casinos en ligne », lorsque l’on sait que « 45 % des joueurs de casinos en ligne appartiennent à la catégorie des joueurs dépendants ». Les maires alertaient aussi sur les enjeux économiques et sociaux en mettant en avant les conséquences d'une telle légalisation sur l'emploi local et le développement économique de nombreuses communes.
Concertation à enjeux multiples
Face à cette levée de boucliers, le gouvernement a donc choisi de reculer et de retirer son amendement. « J’ai entendu les craintes du secteur, a expliqué hier le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. Dès la semaine prochaine, je les recevrai personnellement pour construire avec eux les meilleures solutions concernant les casinos en ligne. » Cette concertation est maintenant attendue avec impatience, car elle doit répondre à plusieurs enjeux : la préservation « de la santé mentale des Français », le renforcement de « l’équité du champ concurrentiel » et la « préservation de l’emploi et de l’économie locale ». Ce nouvel épisode prouve, une fois de plus, que la concertation en amont d’une prise de décision, surtout sur un sujet aussi sensible, est toujours politiquement préférable à un recul en rase campagne.
En somme, le débat sur la légalisation des casinos en ligne en France est loin d'être clos. Les acteurs concernés attendent maintenant des propositions concrètes et une régulation qui garantirait à la fois la protection des joueurs et le développement du secteur, tout en préservant les éléments essentiels de l'économie locale. Suivez de près cette actualité, car l'issue de cette consultation pourrait avoir des répercussions considérables sur l'avenir des jeux d'argent en France.