
Classement des casinos en France
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À l’entrée du casino Playground à Kahnawake, un homme souriant accueille chaleureusement les clients qui se pressent pour entrer. Bien que le passeport vaccinal ne soit plus nécessaire, le masque est encore obligatoire pour tous ceux qui souhaitent s'aventurer à l'intérieur, ce qui rappelle à chacun qu'il faut rester vigilant dans le contexte actuel.
Il dirige les joueurs, impatients et excités, vers un comptoir animé juste derrière lui. C'est ici qu'ils peuvent déposer leurs manteaux et récupérer une carte, ce précieux sésame qui leur ouvrira les portes des machines à sous scintillantes et des tables de poker enfiévrées. Ces cartes sont remises après que les joueurs aient prouvé leur identité par une pièce d'identité, car le jeu est strictement interdit aux mineurs, afin de préserver l'intégrité et la sécurité de l'établissement.
À l’entrée, un contrôle très strict est également effectué pour s'assurer que les joueurs ne figurent pas sur la liste d'interdiction de jeu. Phil Sabbah, directeur marketing du casino, prend le temps d'expliquer que pour être placés sur cette liste, les gens doivent s'inscrire volontairement, afin d'assurer une responsabilité personnelle pour leurs actions de jeu.
La moyenne d'âge des joueurs aux machines à sous est de 58 ans, un fait intéressant révélé par les gérants du casino.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
C’est volontaire et c’est au minimum six mois. Parfois, nous suggérons à certains de le faire lorsque nous voyons qu’ils misent beaucoup, perdent beaucoup et viennent très souvent. C’est laKahnawake Gaming Commission qui détient le registre
, explique M. Sabbah, qui a vu évoluer le casino depuis son ouverture et qui est passionné par l'expérience que chaque joueur peut vivre.
Les choses sérieuses commencent dès qu'ils franchissent la porte. Avec une liasse de billets en main, une dame déterminée s’assoit devant l'une des machines aux néons colorés, sans même prendre la peine d’enlever son manteau. Insérant sa carte, elle glisse un premier billet de 20 $ et prépare son esprit pour une série de chances. Elle actionne la machine une première fois, puis une deuxième, et enfin une troisième. Autour d’elle, des joueurs sont littéralement hypnotisés par l’écran scintillant qui les invite à espérer de remporter le gros lot, un rêve partagé par tant de visiteurs ici.
Les Autochtones affirment que les jeux de hasard font pleinement partie de leur culture. On voit ici le casino Rama, établi sur la Première Nation des Chippewas de Rama, en Ontario, un autre exemple captivant de l'intégration de ce secteur de jeu dans la culture.
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Ratel
Le casino de Kahnawake suit les mêmes règles que tous les grands établissements de jeu à travers le monde : lumière tamisée, absence totale de fenêtres et aucune horloge en vue. Tout est conçu pour que les joueurs perdent la notion du temps et se laissent emporter par l'excitation du jeu. Au plafond, des dizaines de caméras surveillent attentivement les mouvements des clients. Dans les allées, plusieurs agents de sécurité portant des oreillettes circulent de manière discrète, observant chaque geste avec attention.
Il est à noter que beaucoup de ces joueurs sont des têtes grises, souvent venus ici entre amis ou même avec leur conjoint. Parmi eux, Diane, une résidente de Châteauguay, la ville voisine. Elle se souvient d'un temps où elle visitait le Casino de Montréal régulièrement, mais aujourd'hui, elle préfère dépenser son argent ici, au moins trois fois par semaine, profitant de l'atmosphère plus accueillante et des jeux qui lui apportent satisfaction.
J’allais au Casino de Montréal tous les jours de la semaine et je n’ai jamais gagné d’argent. Ici, au moins, je gagne de temps en temps
, explique-t-elle avec un sourire, en ajoutant que sa chance semble s'être améliorée depuis qu'elle vient ici. Diane a déjà empoché 1200 $ et elle a mis en place une stratégie de jeu, ne jouant jamais plus de 500 $. Cela lui permet de gérer son budget tout en profitant de l'excitation en jouant.
Diane préfère le casino de Kahnawake à celui de Montréal pour son ambiance plus intime.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
Avec un choix impressionnant de 650 machines à sous, Diane a ses favorites qu'elle affectionne tout particulièrement : celles qui, selon elle, font gagner
. Sa passion pour le jeu est palpable, même si elle exprime quelques réserves sur le système de carte utilisé. Grâce à ça, ils savent tout ce qu’on gagne… Je suis sûre que lorsqu’ils voient qu’on commence à gagner, ils font de quoi pour qu’on perde tout…
, lance-t-elle avec une voix basse, témoignant de ses doutes sur les chances qu'elle a face à la maison.
Dans l'immense salle, la musique résonne à plein volume. Les serveuses en jupe noire slaloment habilement entre les joueurs, les machines à sous et les tables de poker, jonglant avec des verres en équilibre sur leurs plateaux. Les joueurs, captivés par l'intensité du jeu, bénéficient de boissons gratuites pendant qu'ils s'installent aux machines à sous, et même à la table de poker, les plaisirs culinaires sont offerts par la maison.
Les mises de départ aux tables de poker varient entre 100 $ et 5000 $, selon les enjeux et l'ambiance.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
De nombreux hommes prennent place autour des tables de poker, qui sont soigneusement recouvertes d'un velours bleu luxueux. Le silence règne alors que chacun est concentré sur le jeu, et tout est bien chorégraphié, le maître de cette danse étant le croupier. Pour obtenir leur place à la table, les joueurs doivent s’inscrire et avancer une mise de départ qui peut varier de 100 $ à 5000 $, en fonction de leur audace et de leur envie de tenter le diable.
Justin, un joueur régulier, se lève d'une table, plusieurs jetons en main, et se dirige vers la caisse, son visage rayonnant. J’ai gagné 565 $
, dit-il, un habitant de Joliette qui fait ses visites au casino une ou deux fois par mois, savourant chaque moment. Quand je viens, je reste 12 heures, et si je perds 500 $, je pars
, lance-t-il avec une détermination tranquille, avant de partir pour prendre un break
.
Le casino de Kahnawake est fier de compter 650 machines à sous, offrant une expérience de jeu variée et immersive.
Photo : iStock
Non loin de la caisse, Nickeish est absorbée par l’écran lumineux de sa machine à sous. Elle se rend environ deux fois par semaine au casino, et en ce mercredi, elle est l'une des rares joueuses à avoir moins de 50 ans. Phil Sabbah indique que la moyenne d’âge pour les machines à sous est de 58 ans, ce qui souligne l'attrait intergénérationnel des jeux de hasard.
J’ai déjà gagné 3700 $
, déclare Nickeish avec une lueur de fierté dans les yeux. Est-ce de quoi s’offrir un beau cadeau? Non… C’est pour payer les factures
, répond-elle en riant, tout en continuant à jouer, montrant que pour elle, le jeu est un mélange de plaisir et de nécessité.
Daniel et John, deux joueurs très occasionnels, ont fait le voyage depuis la Mauricie pour tenter leur chance.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
Lise, de son côté, vient beaucoup moins souvent. Avec son mari, ils misent entre 100 et 150 $. C’est pas assez, c’est pour ça que je gagne jamais!
, dit-elle, avec une petite moue. Pas loin, Daniel et John, venus de la Mauricie, prévoient dépenser environ 300 $, déterminés à faire de leur sortie un moment mémorable.
Où sont les Autochtones?
Après deux heures à arpenter les allées entre les machines à sous et à observer les joueurs avides d'émotions, une question nous apparaît comme une évidence : mais où sont donc les Autochtones, habituellement présents dans ces lieux? Ce constat soulève des interrogations sur l'engagement de la communauté locale dans cette industrie florissante.
Tout le monde s’accorde à dire que les jeux de hasard font partie intégrante de la culture autochtone. La communauté de Wôlinak a d’ailleurs prouvé ce fait avec des écrits historiques lorsqu’elle a souhaité ouvrir son propre casino. Cependant, à Kahnawake, il n'y a que des non-Autochtones parmi les clients, ce qui pose la question de l'inclusivité de ces établissements.
Entre 10 et 15 % des employés du casino de Kahnawake sont autochtones, mais on souhaiterait voir ces chiffres augmenter.
Photo : Casino Kahnawake
Phil Sabbah concède que, en réalité, les Autochtones représentent moins de 1 % de la clientèle. Ce constat soulève des enjeux d’accessibilité et d'engagement envers la communauté.
Nous avons toujours présenté le casino pour attirer des gens de l’extérieur, pour les faire venir dans notre communauté, pour amener du monde chez nous
, explique Mack Kirby, le titulaire du permis du casino Playground, qui souligne l’importance d'offrir une opportunité de développement pour la communauté par le biais de cette industrie.
D’après Mike Delisle, chef du Conseil mohawk de Kahnawake, l’industrie du jeu a rapporté plus de 40 millions de dollars à la communauté depuis 2015 et a permis de créer 60 emplois, apportant un souffle nouveau à la vie économique locale.
Dans le budget 2021-2022, une augmentation de 44 % a été observée, amenant le budget à 1,1 million de dollars pour le Gaming Commission Office, ce qui témoigne d'un engagement significatif envers l'auto-gestion de cette industrie.
M. Kirby précise aussi que, depuis la création de son établissement, d’autres entrepreneurs ont trouvé l’inspiration pour investir dans la région. Il cite comme exemple le terrain de golf, situé juste derrière le casino, signalant que le développement économique est en marche.
La grande cheffe du Conseil mohawk de Kahnawake, Kahsennenhawe Sky-Deer, a récemment signé une entente sur l'industrie du jeu avec les Six-Nations, ouvrant la voie à de futures collaborations.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Selon Mack Kirby, entre 10 et 15 % de ses employés sont autochtones, une proportion qu'il aimerait voir augmenter. Il admet que le recrutement d'Autochtones est un défi, malgré les séances de formation qu'ils organisent dans la communauté pour stimuler l'engagement local.
Combattre les préjugés
Dans la culture populaire, la mainmise des Mohawks sur ce secteur économique évoque souvent des liens présumés avec le crime organisé, alimentant des stéréotypes nuisibles. Pourtant, aucun des joueurs interrogés par Espaces Autochtones n’y croit. Ils affirment tous se sentir en sécurité au Playground, avançant le fait que ce n’est pas dans l'intérêt des Mohawks de voler leurs clients
et vantent la qualité du service, qui contribue à instaurer un climat de confiance.
Les personnes interdites de jeu sont repérées dès leur entrée au casino, garantissant un environnement sécurisé pour tous.
Photo : Associated Press / Julie Jacobson
Il n’y a qu’une seule joueuse qui est moins confiante à ce sujet : Je ne crois pas qu’ils soient liés à la mafia. Mais c’est sûr qu’ils ne sont pas les plus clairs du Québec…
, admet-elle, soulignant l'importance de la transparence dans l'industrie. Pour combattre les préjugés et les idées reçues, Mack Kirby invite les Québécois à venir faire un tour dans son établissement et à découvrir par eux-mêmes l’environnement dans lequel ils opèrent.
Phil Sabbah se défend de toute activité illégale. Il assure que tout est scrupuleusement vérifié par les employés pour éviter le blanchiment d’argent. Les cartes remises aux clients leur permettent de surveiller leurs gains, et leurs règlements sont très stricts, garantissant intégrité et confiance.
Loto-Québec encadre tous les casinos de la province, sauf ceux des communautés autochtones, ce qui confère à ces derniers une certaine autonomie.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Il est important de rappeler qu’au Québec, le Code criminel permet uniquement au gouvernement provincial d'autoriser les jeux de hasard et d’argent. Cela est contrôlé par Loto-Québec. Cependant, à Kahnawake, la communauté a établi sa propre commission de jeux, la Kahnawake Gaming Commission, qui octroie et supervise les permis non seulement des trois casinos de la communauté, mais aussi de dizaines de sites de jeu en ligne aux quatre coins du monde. La communauté refuse de reconnaître les compétences de Loto-Québec sur son territoire, ce qui renforce leur désir d'autonomie.
Quoi qu’il en soit, la fièvre du jeu a encore de beaux jours devant elle à Kahnawake. D'ici août, le Playground prévoit ajouter deux étages supplémentaires pour accueillir encore plus de joueurs avides de sensations fortes. La construction d'un hôtel est également prévue d'ici la fin de l'année 2023, promettant d'enrichir l'expérience des visiteurs qui choisissent ce haut lieu de divertissement.