Dans un développement choquant, le Casino Magic Palace situé à Kahnawake a été fermé par les autorités locales en raison de préoccupations sérieuses quant à son implication présumée dans des activités de blanchiment d'argent. Selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC), l'établissement serait utilisé pour faciliter le transfert de fonds liés à des cartels mexicains, notamment le cartel de Sinaloa, connu pour ses activités criminelles internationales.
Cette fermeture a été annoncée par les autorités de Kahnawake lundi dernier, entraînant également la fermeture de son restaurant, un atout populaire pour les visiteurs de la région. L'avocat des propriétaires, Me Pierre L’Écuyer, a confirmé que six Peacekeepers se sont rendus sur place pour exécuter cette décision critique, marquant un tournant inattendu pour ce lieu de divertissement qui attirait tant les amateurs de jeux.
Les allégations autour du Magic Palace ne sont pas récentes. En effet, des éléments d'enquête, révélés par La Presse en octobre 2023, indiquent que la GRC avait déjà identifié un homme d'affaires albanais, Luftar Hysa, comme étant potentiellement impliqué dans des opérations de blanchiment d'argent. Bien que M. Hysa ne figure pas officiellement parmi les propriétaires du casino, il a déclaré lors d'une interview à la télévision albanaise qu'il était le propriétaire du restaurant Mirela, qui se trouve à l'intérieur de l'établissement. Son nom est ainsi devenu synonyme de mystère et de préoccupations croissantes.
Tout laisse entendre que Luftar Hysa aurait réussi à s'infiltrer dans la communauté mohawk pour faciliter des activités criminelles liées au cartel mexicain. Une enquête déposée par un détective de la GRC stipule que M. Hysa serait un blanchisseur d'argent international, effectuant des allers-retours réguliers entre le Québec, le Mexique et l'Europe, et laissant derrière lui des traces inquiétantes de son influence.
CAPTURE D’ÉCRAN D’UNE ÉMISSION DE LA CHAÎNE ALBANAISE TELEVIZIONI KLAN
Luftar Hysa, lors d’une entrevue à la télévision albanaise
La police a également noté que les autorités albanaises ont sollicité l'aide de la GRC pour enquêter sur M. Hysa. Il est suspecté de faire partie d'un groupe criminel impliqué dans des activités de recyclage de produits criminels à travers plusieurs pays, y compris le Mexique, le Canada et l'Albanie, ce qui soulève des questions sur la portée internationale de cette affaire.
Les profits d'un investisseur non déclaré
Un audit mené à la demande du conseil de bande de Kahnawake a révélé qu'un bénéficiaire propriétaire non divulgué aurait un contrôle important sur le Magic Palace, empochant ainsi la majorité de ses bénéfices. Ce propriétaire prétendument extérieur à la communauté enfreindrait les termes de l'accord qui permettait l'exploitation du casino sur le territoire de Kahnawake. Le conseil a affirmé que l'objectif de cette exploitation était d'assurer que les bénéfices reviennent à la communauté mohawk, un principe qui semble maintenant compromis par ces allégations inquiétantes.
Les spéculations entourant les liens de M. Hysa avec le crime organisé ne sont pas prises à la légère. En septembre 2022, il avait attiré l'attention des médias mexicains en raison de ses relations présumées avec des organisations criminelles. Cependant, certains journaux mexicains ont depuis rapporté que la famille Hysa n'avait pas fait l'objet d'enquêtes dans leur pays et que ses membres n'avaient pas d'antécédents judiciaires, ajoutant à la complexité de cette affaire entourée de mystère.
Le conseil de bande de Kahnawake, après cette controverse, a exprimé clairement sa préoccupation quant à la réputation de la communauté et a souligné l'importance d'opérer dans les normes éthiques les plus élevées. Lamentant la situation, ils ont souligné que tout comportement qui pourrait nuire à l'image de Kahnawake ne serait pas toléré, mettant en lumière les impacts sociaux et économiques potentiels de cette enquête.
Réaction de l'avocat des propriétaires
Me L’Écuyer a fermement défendu son client, affirmant que les accusations portées contre M. Hysa sont basées sur des informations inexactes, diffusées par des concurrents malveillants cherchant à nuire à ses intérêts dans l'industrie du jeu. Il a précisé que les véritables propriétaires du Magic Palace sont bien des membres de la communauté mohawk, Stan Myiow et Alfred Barry, se battant pour clarifier leur position face aux allégations croissantes.
Pour Me L’Écuyer, les allégations de la GRC manquent de fondement et reposent sur des spéculations sans preuves concrètes. En ce qui concerne les montants d'argent suspects identifiés par la GRC, il a affirmé que les chiffres avancés ne tiennent pas la route, insistant sur le fait que le casino a toujours respecté les règles financières et éthiques établies.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la régulation des casinos au Canada et la façon dont les communautés autochtones gèrent leurs établissements de jeu, interrogeant les mécanismes de surveillance en place et la transparence des opérations. L'impact potentiel sur la réputation de Kahnawake pourrait être considérable si les accusations sont confirmées, ce qui pourrait également affecter la confiance des investisseurs dans la région, un enjeu crucial pour le développement économique local.
Conclusion : un avenir incertain pour le Magic Palace
La fermeture du Casino Magic Palace de Kahnawake soulève de nombreuses inquiétudes, non seulement pour les membres de la communauté, mais aussi pour les joueurs qui fréquentaient cet établissement. Alors que l'enquête se poursuit, les résultats pourraient avoir des répercussions majeures sur le secteur des jeux d'argent au Canada et la manière dont les casinos sont surveillés. La fin de la magie tant admirée à l'intérieur des murs du Magic Palace semble aujourd'hui menacée, laissant planer un doute sur son avenir.
Il reste à voir comment les autorités géreront cette crise et ce que cela signifie vraiment pour l'avenir du Magic Palace. La lutte pour préserver l'intégrité de la communauté de Kahnawake face à ces allégations de blanchiment d'argent ne fait que commencer. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer les étapes à venir et l'impact de cette fermeture sur les établissements de jeu dans la région, alors que la lumière se fait sur des vérités potentiellement troublantes cachées en coulisse.