Votre ami, enthousiaste, vous déclare avec la certitude de celui qui a tout compris : « Pas de casinos à Paris ? Cela doit être à cause de l'air pur qu'on trouve uniquement près des plages ! » Une assertion qui, certes, avait du sens autrefois. Cependant, depuis, les casinos ont évolué, s'installant dans les grandes villes comme Lyon, Nice et Bordeaux. En fait, la France compte aujourd'hui près de 200 casinos, mais la majestueuse capitale en reste dépourvue.

En 1907, la loi impose un cadre strict : les casinos peuvent ouvrir, mais seulement dans des villes thermales, réputées pour leur beauté naturelle et leur atmosphère tranquille. Immanquablement, Paris, étouffée par son agitation, est exclue. Il est clair que les plaisirs du jeu doivent être éloignés de la frénésie urbaine, réservés à une élite qui se divertit dans des lieux choisis.

Enghien-les-Bains : L'exception qui confirme la règle

En 1919, les restrictions se renforcent : tout casino est désormais interdit dans un rayon de 100 kilomètres autour de Paris. Cette loi, motivée par la crainte des dérives financières et sociales, vise à protéger les classes populaires, épargnant les travailleurs des tentations ruinatrices. Les autorités veulent éviter de transformer la ville lumière en un havre de vices, à l'instar de Las Vegas. Cependant, une exception fait son apparition : Enghien-les-Bains, charmante station thermale en périphérie, reçoit l'autorisation d'ouvrir un casino. À ce jour, elle demeure le seul établissement légal de ce type en Île-de-France.

La législation subit encore un coup de neuf en 1988, offrant aux grandes villes touristiques de plus de 500 000 habitants la possibilité d'ouvrir des casinos, sous la condition de financer 40 % d'un centre culturel local. Pourtant, Paris reste sur la touche. Quelques cercles de jeux ont fait leur apparition dans la capitale, mais ces derniers, souvent gérés de manière informelle, ont connu des péripéties, notamment durant la Seconde Guerre mondiale, au point d'être confiés à des Corses pour des raisons politiques et logistiques.

De nouvelles alternatives : Les clubs de jeux parisiens

Depuis 2018, un vent de changement a soufflé sur Paris avec l'ouverture de sept « clubs de jeux », des établissements uniques au monde qui se concentrent sur certains jeux de contrepartie, où les joueurs s'affrontent et non pas contre la maison. Cependant, ces « demi-casinos » n'offrent pas les jeux emblématiques tels que la roulette ou les machines à sous, qui caractérisent l'expérience d'un véritable casino.

Ces clubs, conçus pour réglementer le secteur des jeux d'argent dans la capitale, fonctionnent dans un cadre expérimental. Initialement prévu pour se terminer en 2020, cette phase a été prolongée jusqu'en décembre 2024. Selon les experts, cette expérimentation pourrait bénéficier d'une prolongation supplémentaire, car 1 500 personnes y trouvent un emploi, contribuant ainsi à la dynamique économique locale.

Cependant, cette évolution n'est pas sans opposition. Des députés, notamment du groupe La France insoumise, ont tenté de s'opposer à cette expansion des clubs de jeux, invoquant des préoccupations de santé publique face aux risques d'addiction et de dépendance qui pèsent sur les joueurs.

Conclusion : Un avenir prometteur mais incertain

Au final, l'absence de casinos à Paris résulte d'une histoire juridique complexe et d'un encadrement rigoureux des jeux d'argent. Bien que des discussions sur l'ouverture de nouveaux établissements soient régulières, aucune action concrète n'a encore vu le jour. En attendant, les passionnés de jeux d'argent devront se contenter des alternatives proposées, que ce soit en jouant à Enghien-les-Bains ou à travers les plateformes en ligne, rêvant peut-être un jour de voir les portes des casinos s'ouvrir dans la plus belle ville du monde.

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