Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Casino" et de son tournage !

Le casino de Casino

Les prises de vues de Casino prirent place au Riviera de Las Vegas pendant un mois. Bien que la direction du casino ne voulait pas que le tournage perturbe le bon déroulement des affaires, une large bannière déployée sur la façade du casino clamait toutefois : "Robert DeNiro, Sharon Stone, Joe Pesci Filming the New Movie "Casino" Inside !" ("Robert De Niro, Sharon Stone et Joe Pesci tournent leur nouveau film Casino en ce moment même dans l'enceinte du Riviera !"). Ce tournage, bien qu'il ait suscité des inquiétudes parmi les employés du casino, a également créé un engouement sans précédent, attirant les touristes et les fans de cinéma désireux d'apercevoir leurs stars préférées à l'intérieur des lieux emblématiques du jeu. C'était un véritable spectacle, où la magie du cinéma rencontrait l'éclat du Las Vegas des années 90.

Pas d'Oscar pour Sharon

Considérée à ce jour comme l'une de ses plus belles performances, la prestation de Sharon Stone dans Casino fut récompensée par un Golden Globe de la Meilleure actrice dramatique et par une nomination à l'Oscar en 1996. Ce dernier lui fut néanmoins ravi par Susan Sarandon grâce à son rôle dans La Dernière marche. Malgré cela, la rôle de Ginger McKenna, femme fatale et manipulatrice, lui a valu une reconnaissance durable, et son interprétation est souvent citée parmi les performances les plus marquantes de l'époque. Les fans et critiques continuent d'analyser sa performance complexe, qui mêle charme et vulnérabilité, faisant d'elle l'une des figures les plus mémorables du film.

Faire appel à un vrai avocat

L'avocat de Robert De Niro dans Casino est interprété par Oscar Goodman, qui est en réalité un avocat. Spécialisé dans la défense des plus grands membres de la Mafia ayant officiés à Las Vegas, Oscar Goodman finit par en devenir le maire en 1999. Son implication dans le film apporte une touche d'authenticité au récit, et son expérience en tant qu'avocat au service de clients peu recommandables reflète les intrigues criminelles qui se déroulent tout au long de l'histoire. Ses dialogues et sa présence à l'écran ajoutent une couche supplémentaire de réalisme et de crédibilité à ce fascinant monde du jeu et de la criminalité qui se mêlent à Las Vegas.

Basés sur des personnages réels

Le scénario de Casino est basé sur la vie de Frank Rosenthal, directeur de l'un des plus célèbres temples du jeu de Las Vegas dans les années 70. C'est la vie de cet homme qui a inspiré le personnage de Sam "Ace" Rothstein, joué par Robert De Niro. L'histoire de Rosenthal, avec ses hauts et ses bas, offre un aperçu fascinant des rouages internes des casinos de l'époque, avec tous les jeux de pouvoir et la corruption qui l'accompagnent.

Le personnage de Joe Pesci, Nicky Santoro, est très largement inspiré du gangster Tony "The Ant" Spilotro, officiant à Chicago. Et tout comme Joe Pesci dans Casino, il fut battu à mort et enterré vivant avec son frère dans un champ de maïs. Ces éléments, tirés de faits réels, plongent le spectateur dans un monde où la réalité et la fiction se croisent, créant une tension palpable et un dégoût fascinant pour la violence et la trahison qui régnaient dans ces cercles.

Le rôle de Ichikawa est basé d'après la vie du casse-cou japonais Akio Kashiwagi. Très célèbre personnage dans le monde du jeu dans le Las Vegas des années 70, il avait pourtant dilapidé tous ses crédits à la fin des années 80, devant des millions de dollars à plusieurs dirigeants de casinos. Il fut assassiné par la mafia japonaise en 1992 chez lui à Tokyo. L'ombre de ces événements tragiques pèse sur le film, soulignant la brutalité du monde du jeu et les conséquences tragiques que peuvent avoir les excès et les dettes dans un tel environnement.

Echange de bons procédés

Dans Les Affranchis, Tommy (Joe Pesci) se charge d'éliminer Billy Bats (Frank Vincent). Dans Casino, c'est au tour de Frank Vincent de participer au meurtre de Joe Pesci. Cet échange judicieux entre les deux films de Scorsese renforce l'idée d'un univers interconnecté où le destin des personnages se croise de manière inattendue, créant ainsi une toile de fond riche et complexe qui ajoute à la profondeur narrative de ces œuvres.

Pour Ginger

422 fois "fuck" !

Le mot "fuck" est prononcé dans Casino 422 fois, soit une moyenne de deux fois par minute. Ce choix de langage cru et direct contribue à l'atmosphère brutale et sans compromis que Scorsese a voulu instaurer, faisant écho à la culture du jeu et à la violence qui l'accompagne. Ces dialogues percutants renforcent le caractère authentique des interactions entre les personnages, plongeant le public dans une réalité où les enjeux sont élevés et où chaque mot compte.

Un milieu familier pour Scorsese

Avec Casino, Martin Scorsese effectue une plongée dans l'univers mafieux. Ce milieu lui est familier, puisqu'il avait réalisé en 1973 Mean streets, un drame dans lequel Robert De Niro et Harvey Keitel interprètent des petites frappes souhaitant rallier les rangs de la pègre. Son expertise en matière de narration cinématographique sur le crime organisé fait de Casino un chef-d'œuvre emblématique qui continue d'explorer les thèmes du pouvoir, de la trahison et des conséquences dévastatrices de la vie dans l'ombre de Las Vegas.

7e collaboration Scorsese / De Niro

Casino marque la septième collaboration entre Robert De Niro et Martin Scorsese. Tous deux ont déjà travaillé ensemble sur Mean streets (1973), Taxi Driver (1976), Raging Bull (1980), La Valse des pantins (1982), Les Affranchis (1990) et Les Nerfs à vif (1992). Cette dynamique créative unique entre acteur et réalisateur permet de délivrer une performance magistrale qui transcende le simple divertissement, invitant le public à réfléchir sur les thèmes plus profonds qui sous-tendent ce récit captivant. Leur alchimie à l'écran est palpable, transformant chaque scène en un moment inoubliable de cinéma.

3e collaboration Pesci / Scorsese

Casino donna à Martin Scorsese et Joe Pesci l'occasion de travailler une nouvelle fois ensemble après Raging Bull en 1980 et Les Affranchis en 1990. Le personnage qu'interprète Joe Pesci dans Casino n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui du dangereux Tommy DeVito qu'il incarne dans Les Affranchis. Cette répétition de rôles différents mais similaires témoigne de l'exceptionnel talent de Pesci, capable de donner vie à des personnages mémorables et terrifiants qui restent gravés dans la mémoire des spectateurs.

L'entourage de Martin Scorsese

Pour les besoins de Casino, Martin Scorsese a fait participer son entourage au tournage. Ainsi, Catherine Scorsese, la mère du cinéaste, ainsi que l'acteur Frank Vincent, un de ses amis, ont fait partie de la distribution. La première y incarne la mère de Piscano tandis que le second y interprète Frank Marino. Cette touche personnelle apporte une chaleur authentique au film, liant ainsi la sphère personnelle de Scorsese à son oeuvre, et renforçant l'idée que le cinéma est un reflet de la vie elle-même.

À noter que Charles Scorsese, père du cinéaste, tourna sous la direction de son fils dans Italianamerican (1974), Raging Bull (1980), La Valse des pantins (1982), After Hours (1985), La Couleur de l'argent (1986), Les Affranchis (1990), Les Nerfs à vif (1991) et Le Temps de l'innocence (1993). Catherine Scorsese s'illustra quant à elle dans It's not just you, Murray ! (1964), Who's that knocking at my door ? (1968), Mean streets (1973), Italianamerican (1974), La Valse des pantins (1982), Les Affranchis (1990), Les Nerfs à vif (1991) et Le Temps de l'innocence (1993). Frank Vincent, pour sa part, a joué dans deux autres films de Martin Scorsese : Raging Bull (1980) et Les Affranchis (1990).

Un personnage terrifiant

Le personnage de Nicky Santoro qu'interprète Joe Pesci dans Casino est inspiré d'un véritable tueur psychopathe qui sévissait à Las Vegas dans les années 70 pour le compte de la mafia: Tony Spilotro, surnommé dans le milieu "la fourmi", car il trempait ses balles dans le cyanure. Cette figure emblématique du crime organisé rappelle à quel point la violence était banalisée dans cet univers impitoyable. Le personnage de Pesci incarne cette brutalité, saisissant à la fois la fascination et le répulsion que suscitent ces figures criminelles.

2e collaboration Pileggi / Scorsese

C'est la seconde fois que Martin Scorsese travaille avec le scénariste et écrivain Nicholas Pileggi. Leur première collaboration date de 1990 avec Les Affranchis. Cette synergie entre le réalisateur et l’auteur fournit un terreau fertile pour des récits puissants et percutants, enrichissant la trame narrative de manière à captiver l'audience tout en mettant en lumière les complexités morales et éthiques qui l'entourent.

Retrouvailles De Niro / Pesci

Les Affranchis marque les retrouvailles entre Robert De Niro et Joe Pesci. Les deux acteurs ont auparavant été partenaires dans Raging Bull (1980) et Il était une fois en Amérique (1984). Ils se retrouveront par la suite sur le tournage de Il était une fois le Bronx (1993) et Casino (1996). Ces collaborations récurrentes témoignent de la chimie unique entre eux, apportant une dynamique explosive à chaque nouveau projet, ce qui a captivé les spectateurs depuis les débuts de leur carrière à Hollywood.

Saul Bass sorti de sa retraite

Martin Scorsese sortit de sa retraite Saul Bass, ancien dessinateur et cinéaste ayant travaillé pour Alfred Hitchcock et Otto Preminger, pour le faire participer à la conception graphique du générique de Les Affranchis. Le réalisateur engagea à nouveau ses services en 1991 et 1995 pour le faire travailler sur les génériques de Les Nerfs à vif et Casino. L'impact visuel de ces génériques a renforcé l'attrait des films, donnant ainsi une identité reconnaissable à ces œuvres, et témoignant de l'importance de l'esthétique visuelle dans la narration cinématographique.

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