Une histoire mouvementée et captivante

Le Casino d'Enghien-les-Bains, faisant figure de pionnier dans le domaine du divertissement, est le seul casino de la région Île-de-France. Ce lieu emblématique est devenu une véritable attraction pour les amateurs de jeux, de spectacles et d'événements prestigieux. L'histoire de cet établissement illustre une saga riche en rebondissements, reflet du dynamisme des loisirs en France.

Tout commence en 1842, lorsque l'établissement voit le jour sous la forme d'un modeste chalet en bois, situé près des célèbres thermes. Bien que ce premier « casino » n'offrait pas de jeux, c'était le début d'une aventure excitante dans le monde du divertissement. À cette époque, Enghien-les-Bains attirait de plus en plus de visiteurs en quête de bienfaits curatifs, ajoutant une dimension historique à son attrait.

Ce n’est qu’en 1864 que le Casino commence à proposer des jeux de société, une initiative qui pousse la ville à réfléchir à la création d’un véritable établissement dédié aux jeux. La station thermale, qui accueillait déjà 7 000 visiteurs au début du XIXe siècle, incite les autorités à construire un casino qui répondrait à cette demande grandissante, marquant ainsi le début d'une ère exaltante pour la ville.

Les débuts d’un casino prestigieux

En 1877, le premier véritable kursaal est installé dans une somptueuse demeure ayant appartenu à Hippolyte de Villemessant, une personnalité influente de l'époque. Cependant, les aléas de l'histoire ont raison de ce casino. En 1901, un nouvel établissement, œuvre de l'architecte Edouard Autant, émerge et il est rapidement reconnu pour son architecture unique inspirée d’un voilier, devenant ainsi un symbole de l'élégance à Enghien.

Ce Casino flambant neuf, avec ses somptueuses salles de jeux, ses espaces de restauration raffinés et même ses « grottes artificielles », attire une clientèle prestigieuse. Lors d'une extension en 1910, un théâtre est ajouté, enrichissant encore l'expérience culturelle et festive de ce lieu polyvalent, où le luxe rencontre le plaisir.

Les bouleversements de la guerre et la résilience

Malheureusement, la Première Guerre mondiale plonge le casino dans l'obscurité, transformant ce haut lieu de divertissement en hôpital militaire. En 1920, un arrêté ministériel interdit l'exploitation des salles de jeux dans un rayon de 100 km autour de Paris, ébranlant fortement le Casino d'Enghien, qui semble condamné à l'oubli.

Ce n'est qu'en 1931, grâce à la ténacité de l'ancien député Henri Patenôtre-Desnoyers, que la situation commence à changer. Une nouvelle législation permet l'ouverture des casinos, et c'est ainsi que le Casino d'Enghien-les-Bains renait de ses cendres, prêt à retrouver son statut d'escale incontournable pour les amateurs de jeux et d'amusement.

Une métamorphose vers la modernité

Les années qui suivent sont marquées par d'importantes rénovations, transformant le casino dans un style Art déco. Cette nouvelle esthétique, plus minimaliste et contemporaine, remplace les ornements fastueux d’antan. La façade actuelle, issue de plusieurs reconstructions depuis 1909, a été redessinée par l'architecte Louis Soors en 2005, avec l'ajout d'un immense atrium en verre qui illumine l'entrée.

Cette transformation orchestrée par le groupe Lucien Barrière représente un tournant majeur dans l'histoire du Casino d'Enghien. Le lieu devient alors un véritable havre de luxe et de modernité, attirant une nouvelle vague de visiteurs en quête de divertissement et d'expérience inoubliable, venant des quatre coins de la France et au-delà.

1842 : Ouverture d'un chalet de bois dénommé « casino » (sans jeux).

1850 : Création de la commune d'Enghien-les-Bains.

1864 : Début des jeux de société au « casino »; projet de création d’un kursaal.

1872 : Construction d'un nouveau casino sur l'emplacement du chalet en bois.

1897-1902 : Extension du casino par l'architecte Edouard Autant.

1910 : Nouveau casino et ouverture du théâtre en 1911.

1920 : Arrêté ministériel interdisant les jeux à Enghien-les-Bains.

1931 : La loi autorise Enghien à exploiter des jeux de table.

1934 : Construction d'un nouveau casino, symbole de renouveau.

1988 : Le Groupe Barrière obtient la concession des Thermes et du Casino.

2005 : Dernière restauration du Casino, marquant une nouvelle ère de luxe.