Origine et objectifs

Sivasailam Thiagarajan, également connu sous le nom de Thiagi, est un expert indien en gestion des jeux, résidant aux États-Unis. Maître incontesté des jeux pour l’entreprise et l’enseignement, il a particulièrement développé le concept novateur de « jeu-cadre ». Ce concept révolutionnaire transforme l'apprentissage en une aventure ludique et immersive, où le cadre de jeu sert de toile de fond pour des contenus spécifiques adaptés aux besoins particuliers des participants.

Le principe fondamental du jeu-cadre est de considérer un jeu comme une structure abstraite. Cette structure doit être remplie de différents contenus, permettant ainsi de l’adapter aux besoins spécifiques de chaque situation pédagogique tout en gardant en vue des objectifs éducatifs précis. Grâce à cette flexibilité, Thiagi a su séduire un public varié, allant des entreprises en quête de teambuilding aux éducateurs cherchant des méthodes d’enseignement innovantes.

Pour en savoir plus sur ses travaux, vous pouvez explorer des ressources telles que des articles spécialisés en ligne ou des vidéos explicatives qui approfondissent le concept de jeu-cadre. Ces ressources sont particulièrement utiles pour ceux qui souhaitent intégrer les jeux dans leur pratique professionnelle ou pédagogique.

Le jeu-cadre a déjà été adopté par des organisations comme les Ceméa, qui se consacrent à l’éducation active, et Iteco, qui organise des tournois de cartes. Le RED a su adapter le jeu « Barnga » pour explorer des concepts de communication non verbale, d’interaction interculturelle et d’accueil chaleureux.

Il est essentiel de réaliser que les différentes cultures perçoivent les choses de manière distincte et que chacune "joue" selon ses propres règles. Comprendre et apprécier ces différences est crucial pour communiquer sans recourir au langage verbal, un défi que le jeu-cadre aborde de manière ludique.

Les participants sont ainsi poussés à apprivoiser ces diversités si ils veulent fonctionner efficacement au sein d’un groupe multiculturel, favorisant non seulement l'intégration mais aussi l'enrichissement mutuel et le respect des différences culturelles.

Etapes du Jeu

L’animateur doit prendre soin d’organiser la salle de manière à favoriser l’interaction tout en préservant un certain niveau de mystère. Cela commence par la séparation des tables, créant ainsi une ambiance où les joueurs ne peuvent pas apercevoir les cartes des autres. Ensuite, l'animateur place les joueurs et explique les consignes aux observateurs pour assurer une compréhension claire des enjeux.

Une fois la disposition faite, l’animateur présente le jeu, qui ressemble à une bataille classique. Il existe deux options de jeu : soit un jeu fermé où les cartes sont choisies aléatoirement, ou un jeu ouvert où les joueurs voient toutes leurs cartes sans les révéler aux autres. Chaque joueur choisit sa carte à tour de rôle, et l’équipe gagnante de chaque tour commence le prochain tour, en effectuant une rotation dans le sens des aiguilles d’une montre.

Ce qui est intéressant, c’est que l’animateur ne prévient pas les participants que les règles peuvent varier d’une table à l’autre. Après avoir distribué les règles, un délai de 5 minutes est accordé pour que les joueurs les comprennent. Ensuite, il est essentiel de souligner l'importance de l'absence de communication verbale une fois que le jeu débute. Après quelques minutes de jeu, on demande aux joueurs de comptabiliser leurs gains, et ceux qui ont remporté des victoires doivent changer de table pour s’immerger dans un nouveau contexte. Ce processus se répète, permettant aux joueurs de s'adapter et d'interagir de manière dynamique.

Pour ceux qui observent, il est crucial de prêter attention au comportement des participants lorsque les règles changent. Chaque observateur est affecté à une table pour s'assurer que les règles sont respectées et pour noter les interactions des joueurs, en mettant l'accent sur le respect du silence. Cette observation permet d'identifier les dynamiques de groupe et les réponses émotionnelles suscitées par la diversité des règles.

Analyse et Observation

À travers cette expérience, les joueurs se retrouvent au cœur d'un choc culturel. Ils doivent s'efforcer de comprendre les différences et s'adapter pour maximiser leur efficacité au sein de groupes multiculturels. Les défis sont amplifiés par l'interdiction de communiquer verbalement, obligeant les participants à communiquer uniquement à travers des gestes.

À la fin du jeu, une discussion s'engage sur les ressentis et les compréhensions des règles du jeu. Quelles étaient les attentes de chacun? Qu’ont-ils ressenti face aux inégalités des règles? Quelle intégration a eu lieu, de part et d’autre? Les participants doivent réfléchir à leur propre place au sein du groupe, questionnant leurs perceptions et leurs adaptations face à l'autre.

Les observateurs, de leur côté, apportent des éléments précieux à la discussion, soulignant les différentes perspectives apportées par chaque table. Les conclusions que l’on peut tirer de ces jeux peuvent même servir de parallèle avec des situations réelles de rencontre interculturelle, renforçant l'idée que la diversité, bien que problématique, peut également être une source d'enrichissement.

Réflexions et prolongements

Pour terminer, il est crucial d’examiner les modalités d’organisation des joueurs en fonction du nombre de participants. Cela nécessite une flexibilité dans la répartition des tables et une surestimation des besoins en matériel. Par exemple, pour des groupes de 12 à 30 joueurs, il est impératif de bien définir le nombre de tables et d’observateurs nécessaires pour que le jeu se déroule sans accroc.

Il est également mentionné que chaque joueur doit débuter avec le même nombre de cartes, et que toute absence d'observateur peut compliquer la gestion du jeu. La rotation des joueurs est un aspect clé de ce jeu dynamique, favorisant l'interaction et la diversité des expériences.