Les premiers casinos modernes au XIX^e siècle étaient souvent des structures temporaires, construites en bois et démontées au début et à la fin de chaque saison. Initialement, ces établissements étaient principalement consacrés à des fins thérapeutiques, illustrant l'importance des stations de villégiature tel que les établissements thermaux où la noblesse et la bourgeoisie se rendaient pour "prendre les eaux". Ce phénomène a progressivement évolué, les propriétaires désirant afficher le standing de leur établissement par des constructions de plus en plus extravagantes, matérialisant ainsi la distinction sociale au cœur de ces lieux de divertissement.

Pour restreindre les jeux d'argent à une élite sociale, Napoléon Ier a promulgé un décret le 24 juin 1806, interdisant toute maison de jeux de hasard dans l'ensemble de l'Empire, tout en faisant quelques exceptions. Son article 4 stipulait que son ministre de la police élabore des règlements particuliers pour les lieux où se trouvaient des eaux minérales uniquement pendant la saison des eaux et pour la ville de Paris. Grâce à des dérogations, des établissements de jeux émergèrent dans d'autres stations touristiques, en particulier les stations balnéaires.

Le premier casino fut inauguré en 1822, à Dieppe, grâce à l'ingénieur Pierre Châtelain et au comte de Brancas, l'administration locale soutenant le projet. Les activités de casino se sont réellement développées à partir de 1834. En 1823, l'Hôtel Guilland fut construit à Aix-les-Bains, avec l'ambition de devenir un casino, une réalisation qui s'est concrétisée avec l'inauguration du Casino Grand-Cercle en 1849. Un second casino vit le jour en 1825 à Boulogne-sur-Mer, avec la construction par Auguste Versial et l'ingénieur Marguet du Palais de Neptune, accueillant à la fois le casino et des bains de mer.

Par la suite, des villes comme Saint-Malo en 1839, Trouville en 1845 et Pornic en 1853, près de la plage de la Noëveillard, ont ouvert leurs portes aux premiers casinos de France, attirant ainsi l'élite en quête de divertissement et d'évasion.

Le premier casino de Forges-les-Eaux fut détruit en 1872, bien qu'aucune indication précise ne puisse confirmer sa date de construction, estimée entre la première moitié du XIXe siècle et les années 1840-1860. Il est fort probable que cet établissement n'était pas un casino, mais plutôt un établissement thermal. Bien que de nombreux projets de casino aient vu le jour dans les stations balnéaires et thermales, les maisons de jeux à Paris furent fermées en 1837, marquant un tournant dans l'histoire des jeux d'argent en France.

La loi du 15 juin 1907 régulait le jeu dans les cercles et casinos des stations balnéaires, thermales et climatériques, réservant ces établissements à une clientèle aisée, avec la volonté d'éviter que les plus modestes ne dilapident leur capital. Les constructions de casinos étaient donc principalement orientées vers la création d'espaces de loisirs, en lien avec des opérations immobilières menées par les grandes compagnies ferroviaires. Bien que certains casinos soient plus anciens, comme celui d'Enghien-les-Bains, ils étaient intégrés à des réseaux de circulation développant l'offre touristique.

En France, l'exploitation des casinos est réservée aux stations balnéaires, thermales et climatiques, ainsi qu'aux principales villes touristiques des agglomérations de plus de 500 000 habitants avec une scène artistique financée au moins à 40 % par l'agglomération. L'exploitation des casinos est strictement réglementée, sous la double tutelle du ministère de l'Intérieur et du ministère des Finances.

Les autorisations d'exploitation des jeux sont accordées par le ministère de l'Intérieur après la consultation de l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale concernée, suivie de l'enquête commodo-incommodo. Un cahier des charges fixe les conditions d'exploitation et les relations entre le concessionnaire et la collectivité. Une commission nationale des jeux examine les demandes d'autorisation de jeux, renouvellement et extension, avec la possibilité de révocation en cas de non-respect des conditions établies.

En France, l'âge minimum pour entrer dans un casino est de 18 ans, ce qui correspond à la majorité civile. Le marché des casinos est donc régulé par différentes instances, garantissant ainsi la protection des clients contre d'éventuelles fraudes et abus. En réponse à l'évolution du paysage des jeux d'argent, y compris la hausse des plateformes en ligne, l'Autorité nationale des jeux (ANJ) a élargi son champ de régulation pour superviser également les casinos en ligne, visant à instaurer un environnement de jeu sûr et équitable pour tous les joueurs.

Le Nouveau casino à Aix-les-Bains, un exemple de l'élégance moderne intégrée dans le paysage traditionnel, souligne la diversité architecturale et le rôle vital que jouent les casinos dans l'économie locale.